Un accident de voiture. Mélissa, un joli brin de fille aux jambes de gazelle, n’est plus qu’un pantin désarticulé. Jarred est noyé dans un étrange silence, puis le bruit et la douleur l’envahissent. A l’aube de sa nouvelle vie, Jarred doit faire face à la réalité, vivre avec cette tragédie et ses jambes paralysées. Désoeuvré, il retourne chez son père Jack, qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années.
L’accident, le retour à la maison, la torpeur le plongent dans ses souvenirs d’enfance : Jarred était un enfant dissipé, bagarreur, un peu perdu au milieu de ses parents soudés mais alcooliques, à côté de son frère exemplaire en toutes circonstances. Il se remémore le drame dont il se sent responsable, sa mère dans le coma, un retour à la vie amer et l’absence. Plus que tout il en veut à son père, accablé par le désespoir et abruti par l’alcool facile, de ne pas avoir été là pour lui.
La reconstruction est lente et fastidieuse. Les relations avec son père sont tendues. Jarred est toujours en colère. Il est souvent odieux et cynique avec toute personne qui tente de l’approcher. Le chemin vers la vie est long, sinueux et difficile mais des orchidées fleurissent de ci de là, des sourires complices et affectueux aussi.
Ce roman parle d’histoires tragiques, d’errances, de prises de conscience, de maux à panser, d’obstacles à franchir pour aller vers le mieux. Si possible. Il offre aussi un regard sans filtre sur le handicap, les challenges du quotidien, la fuite face à l’apitoiement. Jarred nous emmène dans sa chute. On est bouleversé, ébranlé, à la recherche de lumière.
*Livre conseillé par Alexandra, librairie Un tout petit monde.
Le lâche de Jarred McGinnis, Editions Métailié, 338 pages.