Peter Heller
La rivière

Wynn et Jack, étudiants et amis d’enfance, sont partis pour un périple en canoë sur des lacs au Canada. L’immersion dans la nature est bienfaisante et propice à la rêverie. Jusqu’au moment de bascule. Au milieu des sapins. Une odeur de fumée. L’incendie approche. Loin de la baie d’Hudson, le rythme de leur aventure s’accélère.

«  Au loin, très loin, au-dessus des arbres, s’élevait une lueur orange. Elle était posée sur l’horizon comme la lumière d’un tas de braises sur la berge et vacillait à peine.»

Les intempéries, la beauté des lieux, les animaux de passage. Tout se mélange, se fond dans un ensemble grandiose et menaçant.

« Les épilobes roses le long de la berge sous les arbres surgissaient comme dans un tableau. Il semblait que l’été avait cédé la place à l’automne du jour au lendemain. »

Puis vient la rencontre avec les hommes. De drôle de personnages. Un homme qui fuit. Un femme en difficulté. Le vente tourne. Le danger est pourtant toujours là aux détours d’un chemin.

« De temps en temps, l’un ou l’autre tournait le visage vers le lac et dilatait les narines exactement comme un élan ou un cerf humant l’air à la recherche d’un prédateur. »

Ils s’accordent quelques moments de répits. Le nez au vent, le soleil sur la joue. Le temps s’arrête. Le temps de la contemplation. Ils se laissent porter, dériver avant de pagayer à nouveau à vive allure…

Wynn et Jack vivent ici une étrange aventure qui se transforme en course contre la montre. Ils s’évadent parfois dans le passé, et avancent ensembles, liés par le lien fort de leur amitié. Le rythme est haletant. Le cadre magnifique malgré la dimension tragique.

La rivière de Peter Heller, aux éditions Actes Sud.