Alice est une femme désoeuvrée, un peu vide, assez lasse. Quand elle rentre un jour dans le salon de thé Ukioyo, sa vie prend un nouveau tournant. Un thé fumant “un futsumushi sencha aux feuilles d’un vert intense qui donne un breuvage aux couleurs du soleil”, un changement de cadre, un effleurement, un massage, un lâcher-prise. Le corps d’Alice se réveille. Elle est débordée par ses émotions, elle revit en quelque sorte.
Un regard en arrière, Alice se rappelle. Issue d’un milieu modeste, un père souvent absent, Alice s’ennuie et lit. “De mon enfance, je me rappelle l’ennui mais pas vraiment sa durée dans le temps.” Elle a souvent cherché l’attention, le frisson, l’amour peut-être aussi mais les hommes ont surtout abusé d’elle. Sa vie se construit autour de sa fille, qu’elle a eu trop jeune, et qui lui échappe rapidement. Subsiste alors le sentiment d’avoir raté des choses, de n’avoir jamais vraiment été heureuse.
Jusqu’à ce jour, ces sensations, cette rencontre. “Depuis vous, je ferme les volets, j’éteins la lumière et dans le secret je danse des heures.”
Ce roman est plein de choses à la fois. Une lettre d’amour pleine de finesse et de sensibilité. Le témoignage d’un retour à la vie. C’est beau mais l’expectation est parfois démesurée.
Une lettre d’amour sans le dire d’Amanda Sthers, Editions Grasset, 131 pages.