Jonathan Safran Foer
Extrêmement fort et incroyablement près

Oskar Schell a neuf ans et son papa est mort. Il est amer (la mort est une injustice, cette mort là encore plus), triste (immensément), désespéré (ne jamais le revoir, plus rien ne sera jamais comme avant). “Même si je ressens les choses très très fort, je ne laisserai rien sortir. Si je dois pleurer, je pleurerai là l’intérieur. Si je dois saigner, je me ferai un bleu. Si mon coeur commence à s’affoler, je n’en parlerai à personne au monde. Ca ne sert à rien. Ca ne fait que rendre la vie de tout le monde plus difficile. ” Il trouve un jour un vase bleu, une enveloppe avec “Black” écrit dessus, une clé. Un nouveau jeu de piste ? Un dernier message de son père ? Oskar cherchera encore et encore avec l’espoir de retrouver un peu de son père quelque part …. Et que son dernier message ne soit pas celui-là : “Tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es là, tu es … Et puis ça a coupé. J’ai chronométré le message, il dure une minute et vingt-sept secondes. Ce qui veut dire qu’il s’est terminé à 10h24. C’est quand la tour s’est effondrée. ” Dans ce livre, on suivra ainsi les pérégrinations du jeune Oskar (finalement pas si jeune que ça !), et aussi l’histoire entremêlée de ses grands parents. Les parents de son père racontent par messages interposés comment ils ont perdu beaucoup dans un ancien bombardement meurtrier, et comment ils ont fait pour survivre après ça. Ce 11 septembre là est un jour où certains se retrouvent, et d’autres se séparent …

C’est bien écrit, et ajusté à chaque personnage … Parfois même c’est drôle.  On est ému sans je crois vraiment se rendre compte de ce qu’a pu réellement être le 11 septembre (quand on ne l’a pas vécu de près), mais surtout on est ému par ces personnes qui ouvrent leur coeur pour peut être un jour apaiser la douleur. Quoi rajouter de plus si ce n’est peut être de la colère, et le sentiment d’être seul (quand on a mal) et incompris : ” – Crois-tu que quoi que ce soit de bien puisse sortir de la mort de ton père ? J’ai renversé ma chaise d’un coup de pied, jeté tous ses papiers par terre et hurlé : – Non ! Bien sûr que non, espèce de sale con ! Ca c’est ce que j’avais envie de faire. Au lieu de quoi, j’ai seulement haussé les épaules.”

Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer, Editions L’Olivier, 450 pages.