Sélection Grand Prix des Lectrices ELLE 2020 – jury de décembre.
Face au dérèglement climatique, Jonathan Safran Foer tire la sonnette d’alarme. Parce que ce dérèglement est réel et on ne peut plus tangible, il étaye ces propos par des arguments solides. Il parle aussi de consternation face à l’immobilité de certains et face au je-m’en-foutisme exacerbé de certains autres. Il s’agit de faire quelque chose maintenant tout de suite, avant qu’il ne soit trop tard. Diminuer drastiquement l’exploitation des énergies fossiles, « planter des arbres », lutter contre la déforestation, « adopter des sources d’énergie renouvelable », voter pour des dirigeants qui sont prêts à agir pour cette crise… Les moyens d’action sont multiples, et relèvent souvent de décisions politiques. A l’image du colibri de Pierre Rahbi, et si chaque individu faisait quelque chose qui ne relève que de sa propre décision ? « Il nous faut soit renoncer à certaines habitudes, soit renoncer à notre planète. C’est aussi simple et complexe que ça. Où étiez-vous quand vous avez pris votre décision ? ». Jonathan Safran Foer démontre ici que l’élevage des animaux est en grande partie responsable du dérèglement climatique. Et si un des moyens d’action à notre portée serait de diminuer notre consommation de viande, d’œufs et de produits laitiers ?
J’ai beaucoup aimé la première partie du livre relatant des anecdotes, des rituels, des bouleversements historiques qui assoient l’importance d’agir de façon collective. Dans la dernière partie du livre, Jonathan Safran Foer nous amène à ressentir assez fort le désespoir qui l’anime face à l’urgence de la situation et ses doutes parfois sur sa capacité à changer de vie. Cette plainte incessante et sa remise en question nous égare parfois, et s’étale peut être parfois un peu trop. Le découragement n’est-il pas communicatif ? Reste sa démarche louable et honorable, qu’il ne nous reste maintenant plus qu’à agir.
L’avenir de la planète commence dans notre assiette, Editions L’Olivier, 304 pages.