Dans le monde de la finance, avocats, banquiers et autres hommes d’affaires sont tous et toujours à la recherche de privilèges. L’argent est une « carotte » d’une efficacité redoutable car beaucoup sont près à tout pour en obtenir encore et davantage.
Aldo, professeur de tennis, côtoie des femmes riches, oisives et souvent désespérées qui deviennent un moyen pour lui d’accéder au plus hautes sphères de la société. Aldo appâte Odile qui tombe rapidement amoureuse de ce séducteur invétéré. Il joue un rôle, elle lui promet monts et merveilles. Un beau jour, Aldo rencontre Sveltana, une jeune et jolie femme impliquée dans la finance. Pour lui, ça ne fait aucun doute, elle est la femme de sa vie. Mais comment atteindre la vie rêvée, tout en étant étroitement mêlé à de sombres magouilles et mascarades.
Ici chaque personnage est triste à sa façon, englué dans une vie moyennement satisfaisante. Des envies refoulés, des désirs inassouvis, une routine monotone, des relations malsaines, un pouvoir écrasant, une volupté fragile et éphémère. L’argent (ou la quête de) ne fait pas tout, ou pas assez. Les personnages sont fouillés, dénudés, explorés de long en large par l’auteur. On arrive a les connaître intimement sans parvenir toutefois à s’identifier : ils vivent presque dans un autre monde. C’est fait de façon assez remarquable mais la distance reste un obstacle au vrai plaisir de connaître leur histoire. Joseph Incardona est aussi un grand bavard et si quelques fois son dialogue avec le lecteur est amusant, il devient usant au fil des pages. Un sentiment mitigé donc pour ce roman.
La soustraction des possibles, Editions Finitude, 400 pages.