Cléo, treize ans, vit dans une banlieue modeste avec ses parents. La routine est quelque peu déprimante, la vie sans doute un peu trop fade. Un beau jour, elle se voit proposer à la sortie d’un cours de danse un possible soutien de la fondation Galactée pour réaliser son rêve : devenir danseuse de Modern Jazz. Cathy, représentante de la fondation, lui promet monts et merveilles. Cléo s’extasie, jubile un moment mais pas très longtemps. Après la mascarade, une triste réalité s’impose à elle et l’amène à participer à des déjeuners pompeux et sordides avec des hommes libidineux. Le cauchemar s’épaissit quand elle en arrive à son tour à recruter des jeunes filles rêveuses et ambitieuses. Puis le temps passe, la douleur emmurée à l’intérieur. Des photos sont retrouvées. Un appel à témoin cherche les victimes de la fondation, les incite à témoigner, à parler, à peut être les libérer les démons intérieurs.
Lola Lafon relate ici une histoire bouleversante avec finesse et sensibilité. L’histoire de jeunes femmes pleines de rêves, de la violence des Hommes, de plusieurs vies brisées. Elles continuent d’avancer, debout, malgré les chaines invisibles qui ne les quittent jamais. Elles se confient ici et là, marquent la vie de celles et ceux qu’elles côtoient, laissent des traces.
Je vacille, tu tressautes, elle(s) chavire(nt). Comment sortir la tête hors de l’eau ? Comment vivre après ça ?
Chavirer de Lola Lafon, Editions Actes Sud, 344 pages.