Fabien est interné. Armé de cahiers, il va raconter comment il en est arrivé là : ses semaines en tant qu’élève dans une pension catholique, ses weekends chez des parents moroses et distants, sa façon de trouver un sens à sa vie.
Fabien est connu pour ses idées noires, les consignes : le laisser tranquille. Pas très motivé, il arrive aux cours sans se presser, souvent en retard, souvent la tête ailleurs. Marginal, il n’a pas d’ami et n’en a pas vraiment envie.
“Contrairement à l’idée de ce qu’on peut faire de moi à ce stade, j’ai un copain… C’est personne. C’est mieux. C’est un loup… J’ai adopté Champion l’année dernière par consentement mutuel, je ne m’en sortais plus tout seul, j’avais besoin de soutien.”
A l’arrivée du weekend, une boule dans le ventre, Fabien sait qu’il n’a pas le choix. Il retrouve sa mère lasse et toujours à fleur de peau. Son père travaille beaucoup, il est souvent dépassé, et perdu aussi. Quelle angoisse. Sa grand-mère, heureusement, tempère un peu tout ça.
“Chez mes parents, c’est pas le monde extérieur, pas tout à fait. C’est pire.” “J’ai envie de crever mais je ne m’inquiète plus je sais que ça passe.”
Les soirées au pensionnat sont souvent mouvementées, il faut bien que jeunesse se passe. Fabien est embrigadé. Une soirée. Beaucoup d’alcool. Des bêtises. La mort d’une personne âgée. Et Fabien bascule. Mais qui va bien pouvoir être là pour lui ? Où est l’échappatoire ? Champion saura-t-il le protéger ?
Un roman à plusieurs niveaux de lecture, totalement déroutant. On pense à une banale crise d’adolescence (quoique préoccupante). Mais le mal-être est tellement fort parfois, étourdissant. Reste l’espoir de trouver de la lumière quelque part, entre les lignes, pour avancer (sans oublier).