Richard Powers
Sidérations

Robin a des problèmes. Depuis que sa mère est morte, rien ne va plus. Bien sûr comment ne pas être ébranlé par une telle tragédie ? Mais, avant tout, Robin est un enfant très spécial.

Théo, son père, est un astrobiologiste. Souvent le soir, avant de dormir, Robin et Théo contemplent les étoiles. Souvent aussi, ensemble, ils visitent une exoplanète. L’imagination n’a pas de limite. Et Robin est insatiable, il veut tout savoir.  “Papa ? Avec tous ces endroits où habiter ? Comment ça se fait qu’il n’y ait personne nulle part ?” Théo met en scène de nouvelles formes de vie, d’autres formes d’intelligence. Affublés de lampes frontales, chaque visite est une expédition, une aventure fantastique. Ils partent aussi faire de grandes ballades, se ressourcer dans la nature. Robin là aussi veut tout savoir, connaître et reconnaître. Etre à l’écoute aussi. Retrouver sa mère, une militante de la nature, dans ce qui l’entoure.

Dans la vie de tous les jours, pour Robin c’est difficile. A l’école, il est à la marge, il ne rentre pas dans le moule. Et parfois il déborde. Les crises sont fréquentes à la maison aussi. Et Théo fait comme il peut pour le calmer. Puis un jour, Théo rencontre un neurologue qui lui propose une thérapie expérimentale assez étonnante. Il s’agit, grâce à l’intelligence artificielle, de remodeler son activité cérébrale et de lui permettre d’être attentif à ses émotions pour mieux les contrôler. Les résultats sont spectaculaires. Robin est radieux, créatif, heureux. Cette thérapie lui permettra aussi, en quelque sorte, de retrouver sa mère…

Un roman clairement engagé, un plaidoyer d’une bataille à mener pour un monde meilleur plus respectueux de la nature et des animaux. Et tout ça par l’intermédiaire d’un enfant hors norme totalement habité, et bouleversé, par la cause qu’il défend. Les mots et les descriptions dopent notre imagination. La lumière et les couleurs irradient. Les émotions nous bousculent fort.

Sidération de Richard Powers, Editions Actes Sud, 400 pages.