Sélection Grand Prix des Lectrices ELLE 2020 – jury de février.
Dans les forêts, Marie a aimé Jérémie. Elle a aimé aussi Marc, le meilleur ami de Jérémie. De dispute en colère, Jérémie s’est tué et Marc s’est échappé. Suite à ses égarements, Marie reste seule avec un petit bout qui grandit en elle. Quand Corentin naît, c’est un enfant non désiré, un fardeau trop lourd à porter. Il se retrouve ainsi balloté de ci de là, délaissé. Puis Marie l’abandonne chez son arrière grand-mère Augustine qui vit au coeur des forêts. Des forêts magiques, parait-il, au sein desquelles Corentin réapprend à vivre, à être aimé. Jusqu’au jour où le monde s’écroule. Jusqu’à la catastrophe. Dans les forêts, il retrouve Augustine. Et Mathilde. C’est pour tous un nouveau départ dans un monde dévasté, gris, désespéré.
Sandrine Collette livre ici une vision apocalyptique, la fin d’un monde abimé par les hommes. Une pénitence en sorte. Une vision assez réaliste finalement. Faut-il une nouvelle extinction de masse pour permettre au monde de renaître et tout recommencer – en mieux. Un livre assez proche de sur La route de Cormac McCarthy, et de Dans la forêt de Jean Hegland qui décrivent un univers post-apocalyptique où quelques survivants éberlués, tentent de continuer à vivre dans une monde ébranlé et potentiellement hostile. Un air de déjà vu donc, avec tout de même une écriture habile et attachante, des phrases courtes et percutantes qui tiennent en haleine. Quelques longueurs aussi, peut-être pour mieux palper l’ennui de vivre dans un monde monotone et gris. Une certaine lenteur du récit peut-être utile à la réflexion ? En effet, qu’adviendra-t-il du monde et des hommes si on continue à polluer en toute impunité ? Peux-t-on en arriver là ? Reste-t-il de l’espoir ?
Et toujours les forêts de Sandrine Collette, Editions JC Lattès, 334 pages.