Titiou Lecoq
Honoré et moi

Sélection Grand Prix des Lectrices ELLE 2020 – jury de février.

Honoré de Balsac (né Balssa) naît un an jour pour jour après la naissance du premier enfant de ses parents qui n’a pas survécu. Il ne se sent pas aimé, et blâmera sa mère toute sa vie pour ce manque d’affection. Qu’importe finalement il veut être un artiste, et pense pouvoir y arriver seul. Ou presque. Aidé financièrement par ses parents, il doit faire ses preuves et tente de devenir un écrivain. Mais Honoré n’est pas vraiment raisonnable, et l’assume assez bien (dans le déni). Honoré est dépensier, élégant, un poil extravagant. Il écrit tout d’abord sans grand succès. Il habite ici et là, il fuit les créanciers et cherche l’amour. Il rencontre Zulma Carraud, Marie du Fresnay, Eva Hanska et d’autres femmes qui vont être importantes pour lui. Malgré une certaine frivolité, Honoré de Balsac est une personne sympathique, éminemment avant-gardiste, talentueuse, féministe en son temps. Sa vie est plein d’embûches, mais il envisage toujours une nouvelle façon de rebondir, de tendre vers ce qui le rend heureux et riche autant que possible. Et il écrit beaucoup. Il devient célèbre aussi. Un jour, il atteint sans doute une certaine sérénité alors qu’arrive la fin de sa vie.

Honoré de Balsac fut bien sûr un grand écrivain. Mais rien ne fut facile pour lui. Titiou Lecoq le décrit ici comme un personnage haut en couleur, rocambolesque, ingénieux et à la fois attendrissant. Comme l’auteur, plongé dans son intimité, on a de l’empathie pour Honoré et même de l’admiration pour ses riches idées. On le trouve parfois aussi excessif (et vraiment lassant) à toujours dépenser sans compter. Comme souligné ici, plus que tout, Honoré de Balsac fut un homme libre et c’est sans doute ça qui fait toute sa grandeur. Finalement, ce livre est une belle façon (quoique totalement subjective) de rencontrer ce grand homme et d’autres grands de la littérature de cette époque comme Victor Hugo, de voir aussi peut être qu’ils ne sont pas si loin de nous, qu’ils ont été grands mais aussi humains tout simplement.

Honoré et moi de Titiou Lecoq, Editions Iconoclaste, 287 pages.